Introduction

UN NUMÉRO TOUT CHAUD, TOUT FROID

L’année 2022 marque les 30 ans de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ainsi que de la Convention sur la diversité biologique, toutes deux signées lors du Sommet de la Terre à Rio, en 1992. Si ces deux conventions ont permis de mettre à l’avant-scène l’importance de ces enjeux environnementaux pour l’avenir de l’humanité, la tâche reste encore colossale pour atteindre leurs objectifs tant à l’échelle nationale qu’internationale.

Aussi, dans la dernière année, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié les trois contributions des groupes de travail pour son sixième rapport d’évaluation. Les constats sont sans équivoque : l’humain a transformé le système climatique de façon profonde et généralisée, et certains changements s’approchent du seuil d’irréversibilité.

Sans une réduction immédiate et radicale des émissions dans tous les secteurs, il nous sera impossible de limiter le réchauffement planétaire en deçà de 1,5 °C. Sur une note plus optimiste, le rapport souligne que nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement. La fenêtre d’opportunité existe donc encore, mais elle devient de plus en plus étroite.

À l’échelle nationale, cette année-ci s’est illustrée par quelques bons coups, mais également des approches beaucoup plus discutables sur le front de la lutte aux changements climatiques. Un bon coup s’illustre notamment par l’interdiction de l’exploitation ou de l’exploration de tout nouveau gisement de pétrole ou de gaz au Québec. En contrepartie, l’autorisation de l’exploitation de Bay du Nord, au large de Terre-Neuve, montre le difficile, pour ne pas dire l’impossible équilibre canadien entre l’engagement annoncé de la carboneutralité et l’augmentation de la production pétrolière.

À l’échelle internationale, l’année 2022 est bien sûr caractérisée par l’invasion inqualifiable de l’Ukraine par la Russie. Une invasion militaire qui aura contribué à propulser vers de nouveaux sommets le coût des énergies fossiles et qui illustre bien notre dépendance mondiale envers ce type d’approvisionnement malgré tous nos objectifs de transition. Cette guerre démontre également l’interdépendance de nos sociétés et la nécessité d’accélérer la cadence vers les énergies renouvelables et la sortie des énergies fossiles pour l’atteinte de la carboneutralité.

Aujourd’hui, la question climatique occupe tous les pans de l’actualité, ce qui rappelle l’importance d’accélérer la lutte aux changements climatiques et la nécessité de placer l’être humain au centre de cette réflexion. Cette situation s’illustre à merveille par l’éditorial de Roméo Saganash, offrant ainsi un regard privilégié des Premiers Peuples avec leur environnement.

Dans ce numéro, Le Climatoscope a voulu jeter un regard particulier sur le Nord, qui ne fait pas suffisamment l’actualité et auquel fait référence Roméo Saganash. Pourtant, la recherche climatique y est très active. L’Arctique circumpolaire, qui inclut la partie nord du territoire québécois, au Nunavik, représente une région très vulnérable au réchauffement climatique actuel et à celui projeté pour la fin du 21e siècle.

L’University of the Arctic (UArctic), fondée en 2001, constitue un acteur majeur dans les études arctiques. UArctic est un organisme sans but lucratif voué à la promotion et au développement de l’éducation et de la recherche collaborative dans l’Arctique circumpolaire. Depuis juin 2022, l’Université de Sherbrooke est le plus récent établissement universitaire québécois à se joindre au réseau international dont font déjà partie l’Université Laval, l’Université McGill, l’Université du Québec à Montréal et l’Université du Québec à Rimouski.

Bien que le Nord occupe une place privilégiée dans ce numéro, la diversité des enjeux et des travaux de recherche dans le domaine climatique se traduisent encore une fois par plusieurs thématiques essentielles à la compréhension des enjeux climatiques. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à découvrir et à lire ce quatrième numéro que nous avons eu à le produire.

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