Perspectives

Les changements climatiques et leurs impacts au Canada et dans le monde : état des lieux

Au cours de la dernière année, plusieurs études et rapports scientifiques sont venus préciser l’impact des changements climatiques enregistrés à ce jour au Canada et ailleurs dans le monde. On y retrouve également les meilleures évaluations concernant les impacts à venir du réchauffement climatique, selon différents scénarios d’émissions mondiales de gaz à effet de serre au cours du prochain siècle. En bref, alors que se raffinent les outils tels que les modèles climatiques et notre compréhension des enjeux, il est clair que nous sommes déjà dans une ère de conséquences liées aux choix que l’humanité a privilégiés au cours des deux derniers siècles. L’amélioration rapide de nos connaissances scientifiques devrait nous permettre d’augmenter notre niveau de préparation tout en intervenant sur les causes mêmes du problème.

Dans ce texte, nous rendons compte de cinq rapports scientifiques récents : le rapport sur le climat changeant au Canada – qui fait l’objet d’une attention particulière –, le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)(1) sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C, le rapport du programme européen de la Terre Copernicus(2) sur l’évolution des températures, le rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)(3) sur les espèces menacées d’extinction et le quatrième rapport du National Climate Assessment(4) aux États-Unis.

Rapport sur le climat changeant au Canada

Au Canada, le réchauffement enregistré jusqu’à présent est environ deux fois plus important que celui constaté à l’échelle planétaire et les évaluations d’Environnement et Changement climatique Canada publié en avril 2019 indiquent que cette tendance se poursuivra. Ce rapport produit par les scientifiques de plusieurs ministères fédéraux avec le concours de spécialistes universitaires et la contribution d’Ouranos nous permet d’évaluer les choix qui se présentent à nous. Il repose sur des sources d’informations reconnues par les pairs et des systèmes de connaissances et d’observations des Autochtones.

Faits saillants des changements observés

Entre 1948 – année où les températures ont commencé à être colligées dans l’ensemble du pays – et 2016, la température annuelle moyenne de la terre et de l’air a augmenté de 1,7 °C au Canada. Dans le monde, la hausse moyenne du mercure a atteint 0,8 °C pendant la même période, d’après les données du Met Office Hadley Centre et le Climatic Research Unit à la University of East Anglia, au Royaume-Uni. Le rapport du gouvernement canadien fait notamment ressortir la dominance des activités humaines dans le réchauffement observé au Canada.

L’augmentation moyenne des températures a toutefois été plus élevée dans le Nord du Canada – les trois territoires : Yukon, Nord-Ouest et Nunavut – de 1948 à 2016. Elle s’est élevée à 2,3 °C, ce qui correspond à trois fois le réchauffement moyen mondial. Les températures ont augmenté davantage en hiver qu’en été, particulièrement dans le nord de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et de l’Ouest du Nunavut, où les changements ont atteint jusqu’à 4 °C à 6 °C.(5)

Figure 1. Changements observés (˚C) dans les températures annuelles au Canada de 1948 à 2016 d’après les tendances. Source : Bush et Lemmen (2019, p. 127)

Parmi les phénomènes météorologiques observés conséquemment au réchauffement climatique au Canada, le rapport souligne les températures extrêmes chaudes, qui sont devenues encore plus chaudes, tandis que les froids extrêmes le sont de moins en moins. Ces températures extrêmes sont propices aux vagues de chaleur sévères, aux sécheresses et aux feux de forêts, particulièrement dans le Sud des Prairies et en Colombie-Britannique. Les feux de forêt survenus à Fort McMurray à l’été 2016, qui ont ravagé près de 6000 kilomètres carrés dans le Nord de l’Alberta, sont d’ailleurs un exemple évoqué dans le rapport gouvernemental. Ces feux ont entraîné l’évacuation de 80  000 personnes, en plus de causer des dommages de quelque 3,5 milliards de dollars.

Depuis 1948, le nombre de jours de gel – au cours desquels la température minimale quotidienne se situe à 0 °C et moins – et de jours de glace – au cours desquels une température maximale quotidienne ne dépasse pas 0 °C ou moins – a également diminué dans l’ensemble du Canada. Il y a en moyenne 15 jours de gel de moins et dix jours de glace de moins, selon les données des 70 dernières années.

Les précipitations annuelles ont aussi augmenté d’environ 20 % dans l’ensemble du Canada de 1948 à 2012. Cette hausse est davantage significative pour tout le du Nord du Canada et dans certaines parties du Manitoba, de l’Ontario, et de la région de l’Atlantique. Le couvert neigeux a en moyenne diminué de 5 % à 10 % par décennie depuis 1981, à l’exception du Sud de la Saskatchewan et de certaines régions de l’Alberta et de la Colombie-Britannique où la baisse a été de l’ordre de 2 % à 5 %.

Depuis 30 ans, la cryosphère a été modifiée. Aspect très important, les glaciers se sont amincis et leur perte de masse est inégalée depuis plusieurs milliers d’années. La glace marine estivale de l’Arctique canadien perd de sa superficie à une cadence de 5 % à 20 % par décennie depuis 1968. D’ailleurs, on s’attend à ce que de vastes parties de l’Arctique canadien soient exemptes de glace en été d’ici 2050, ce qui devrait entraîner des conséquences économiques et géopolitiques majeures. Dans l’Est du Canada, la glace marine hivernale a été réduite de 8 % par décennie. Les lacs, incluant 80 % de ceux se trouvant dans l’Arctique, sont par ailleurs gelés pendant une moins longue période. De son côté, la température du pergélisol a été à la hausse d’environ 0,1 °C par décennie dans la partie centrale de la vallée du Mackenzie et de 0,3 °C à 0,5 °C par décennie dans l’Extrême-Arctique au cours de 30 à 40 dernières années.

La disponibilité de l’eau douce commence à subir les effets du réchauffement climatique. La distribution saisonnière de l’écoulement fluvial dans les bassins hydrographiques montre des signes de changement. Les crues printanières surviennent de plus en plus tôt. D’après ce qui a été observé, notamment dans l’Ouest du Canada, plusieurs rivières montrent une augmentation des écoulements en hiver et des diminutions en été. Pour plusieurs bassins hydrographiques, il n’est pas encore bien établi dans quelle mesure ces changements relèvent de l’activité humaine ou de la variabilité naturelle du climat. Dans tous les cas, l’écoulement fluvial a un impact sur les écosystèmes aquatiques, la production d’hydroélectricité, l’agriculture, l’industrie, l’approvisionnement en eau potable et les loisirs.

Les trois océans qui bordent le Canada – Pacifique, Atlantique et Arctique – sont plus chauds, plus acides et moins oxygénés, particulièrement dans la couche la plus en surface, ce qui menace les écosystèmes marins. Bien que la salinité de l’eau près de la surface de ces trois océans soit fortement influencée par la variabilité naturelle du climat, on en constate néanmoins une légère diminution. Cette dessalure est cohérente avec les apports d’eau douce liés à la fonte des glaces terrestres et marines ainsi qu’avec les précipitations.

Les changements appréhendés

Les choix sociétaux qui seront faits au cours des prochaines décennies seront cruciaux. Les efforts des gouvernements, des entreprises, des organisations et des citoyen.ne.s détermineront l’ampleur du réchauffement climatique encore à venir. Tous les travaux du GIEC reposent sur des scénarios d’émissions appelés RCP (pour Representative Concentration Pathways), traduisant les diverses hypothèses d’émissions futures des différents gaz à effet de serre et particules aérosols et du degré des efforts d’atténuation de ces derniers qui devront être consentis pour limiter le réchauffement planétaire. Deux de ces scénarios – un d’émissions élevées et un scénario de faibles émissions – ont été analysés en détail dans le Rapport sur le climat changeant au Canada (Bush et Lemmen, 2019)(5) afin d’illustrer les variations de température au Canada et leurs conséquences. Nous présentons ci-après les changements associés au scénario d’émissions élevées, tandis que les changements associés au scénario de faibles émissions sont résumés dans la section suivante.

Scénario d’émissions élevées RCP8.5

Ce scénario représente des efforts d’atténuation limités et des émissions de gaz à effet de serre en croissance. La moyenne annuelle de la température pour l’ensemble du Canada se réchaufferait d’environ 6,3 °C d’ici la fin du XXIe siècle. Selon ce scénario, les températures maximales extrêmes seraient davantage fréquentes, ce qui entraînerait encore plus de vagues de chaleur et accroîtrait les risques de feux de forêt et de sécheresse, entre autres dans le Sud des Prairies canadiennes et à l’intérieur de la Colombie-Britannique pendant l’été.

Les précipitations annuelles moyennes pour l’ensemble du Canada pourraient augmenter dans une proportion pouvant atteindre 24 % et même davantage dans la région du Nord du Canada au cours du prochain siècle. Par contre, les précipitations estivales pourraient diminuer dans le Sud du pays. Par exemple, la réduction de la médiane des précipitations pourrait atteindre 30 % dans le Sud-Ouest de la Colombie-Britannique. Le degré de confiance est élevé quant à l’augmentation des précipitations annuelles, mais lorsque l’on regarde les changements projetés pour les précipitations saisonnières, le niveau de confiance est un peu plus faible dans certaines régions.

Figure 2. Changement des précipitations (Canada): Annuel. Source : Bush et Lemmen (2019, p. 136)

Les précipitations extrêmes quotidiennes seraient davantage fréquentes, ce qui accroîtrait les risques de dommages localisés aux infrastructures, y compris dans les régions urbaines.

La diminution du couvert neigeux atteindrait de 15 % à 30 % d’ici 2050 pour une grande partie du Sud du Canada. Les lacs gèleraient alors 5 à 15 jours plus tard et la débâcle printanière surviendrait 10 à 25 jours plus tôt. Les glaciers de toute la cordillère de l’Ouest perdraient de 74 % à 96 % de leur volume d’ici 2100. Les petites calottes glaciaires et les plateformes de glace de l’Arctique canadien seraient aussi vouées à disparaître. Le pergélisol dégèlerait sur de grandes surfaces d’ici le milieu du siècle, ce qui entraînerait des impacts négatifs sur les infrastructures nordiques et le cycle du carbone. Les écosystèmes terrestres, aquatiques et marins subiraient les impacts de ces changements dans la cryosphère.

Les pointes printanières des écoulements fluviaux seraient encore plus précoces. Pour plusieurs bassins hydrographiques, les écoulements seront plus importants pendant l’hiver. Le comportement des écoulements du printemps ainsi que celui des autres saisons varie selon les bassins hydrographiques. Notons qu’il faut tout de même faire preuve de prudence sur les liens entre les changements climatiques et les risques d’inondations. En effet, selon les bassins hydrographiques, les pointes d’écoulement peuvent être dominées par la fonte des glaciers, la fonte de la neige, les pluies torrentielles ou des combinaisons de ces phénomènes. Quant aux inondations urbaines, elles sont très souvent causées par les orages violents. Il faut alors évaluer comment les changements de température et de précipitations se répercuteront sur l’enneigement maximal et les risques d’embâcles dans les différents bassins.

Toujours selon ce scénario, le réchauffement des trois océans se poursuivrait. En hiver, le réchauffement serait plus marqué dans la partie supérieure océanique bordant le Canada atlantique. Durant l’été, la hausse des températures serait plus importante dans les zones de l’océan Arctique dépourvues de glaces et dans le Sud du Canada Atlantique.

Par ailleurs, les océans continueraient à s’acidifier, à perdre de l’oxygène et à présenter de la difficulté à retenir le dioxyde de carbone. Les effets seraient plus importants dans le Sud du Canada que dans le Nord. L’augmentation des précipitations et de la fonte des glaciers – et de la banquise pour l’Arctique – seraient responsables d’une augmentation de la dessalure des océans, surtout près de la surface, ce qui entraînerait des conséquences sur les écosystèmes marins. Toutefois, la salinité serait rehaussée dans les eaux du plateau continental, au Sud du Canada atlantique, en raison du déplacement vers le Nord de l’eau subtropicale plus salée.

Il est aussi prévu dans ce scénario extrême que le niveau relatif de la mer s’élève tout le long des côtes de l’Atlantique et du Pacifique, de même que le long de la côte de Beaufort, dans l’Arctique. Cette hausse du niveau de l’eau pourrait atteindre un mètre par endroit. Avec la fonte des glaces marines, qui auparavant protégeaient le littoral en atténuant les vagues et les ondes de tempête, on s’attend à ce que les infrastructures et les écosystèmes côtiers subissent plus de dommages, particulièrement dans les régions sujettes à la hausse du niveau relatif de la mer.

Figure 3. Changement du niveau de la mer dans les régions côtières. Source : Bush et Lemmen (2019, p. 390)

Le scénario de faibles émissions

Un scénario de faibles émissions (RCP 2.6) est également envisageable. Dans celui-ci, les émissions de gaz à effet de serre seraient plafonnées presque immédiatement et décroîtraient par la suite. D’ailleurs, parmi l’éventail de scénarios utilisés par le GIEC, le RCP 2.6 est le seul qui assure un réchauffement mondial en deçà de 2 °C conformément à l’Accord de Paris que le Canada a ratifié le 5 octobre 2016. L’augmentation de la température annuelle canadienne pourrait alors être limitée à environ 1,8 °C. Les impacts des changements climatiques seraient alors de moindre amplitude par rapport au scénario d’émissions élevées.

Perspectives mondiales

Le GIEC, qui représente LA référence mondiale en matière de climat, a avancé en octobre 2018 que si les températures devaient grimper au-delà de 1,5 °C d’ici 2100 par rapport aux températures des niveaux préindustriels, les conséquences seraient significatives. Dans ce rapport, le GIEC évoque des vagues de chaleur plus fréquentes, un risque plus élevé de pluies torrentielles, la disparition de récifs coralliens, la hausse des niveaux des mers, la baisse des prises annuelles de poissons, la fonte des glaciers et la perte de la biodiversité.

Les changements climatiques ont déjà un impact sur la faune et la flore. D’après un rapport de l’IPBES, rendu public au printemps 2019, un million d’espèces végétales et animales sont aujourd’hui menacées d’extinction. Les causes de ces disparitions à venir, présentées par ordre d’importance, sont l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation des ressources naturelles, les changements climatiques, les différentes sources de pollution et les espèces envahissantes. Les changements climatiques devraient gagner en importance au cours des prochaines décennies, augmentant ainsi les impacts sur les espèces animales et végétales, prédisent les 450 expert.e.s à l’origine de ce rapport.

La température moyenne de la planète aurait déjà grimpé d’environ 1,1 °C depuis l’ère industrielle, statuait en janvier dernier le programme européen de la Terre Copernicus. Cette analyse scientifique rapportait alors que les quatre dernières années – 2015, 2016, 2017 et 2018 – avaient été les plus chaudes par rapport aux moyennes enregistrées pendant la période couvrant les années 1981 à 2010 et que la température planétaire bondit d’environ 0,1 °C à tous les cinq à six ans.

Trois cents scientifiques gouvernementaux.ales américain.e.s se sont aussi fait entendre au mois de novembre 2018. Dans le quatrième National Climate Assessment, commandé par le Congrès américain et rassemblant l’expertise des départements et organismes du gouvernement américain, ils et elles affirmaient que les changements climatiques bouleversent déjà des vies humaines et causent des dommages à l’économie de la plus grande puissance mondiale. Cette tendance s’accélérera d’ici la fin du siècle, ont indiqué les scientifiques. Ils et elles estimaient également que si des mesures ne sont pas prises pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et limiter le réchauffement de la planète, les États-Unis pourraient enregistrer des pertes de «  centaines de milliards de dollars » d’ici 2100, notamment en raison des dommages causés par les phénomènes météorologiques extrêmes sur les infrastructures et les biens américains.

Des appels à l’action de plus en plus précis

Le GIEC presse les gouvernements de réduire de 45 % les émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030. Ses expert.e.s assuraient en octobre 2018 que le scénario catastrophe peut être évité, en évoquant notamment les avancées scientifiques, les nouvelles technologies et les changements de mode de vie. Tout dépendra de la volonté politique, ont-ils et elles insisté.

Plusieurs gouvernements ont répondu à l’appel du GIEC, mais aussi à ceux de citoyen.ne.s – particulièrement des jeunes –, qui ont réclamé des actions pour lutter contre les changements climatiques. La jeune Suédoise Greta Thunberg, qui a délaissé les bancs d’école pour cette cause, en a inspiré plusieurs dans le mouvement Youth for Climate. Le mouvement Extinction Rebellion a aussi bloqué des lieux très fréquentés de Londres pour que le Parlement du Royaume-Uni reconnaisse l’urgence climatique, ce qui a été fait au printemps dernier. Le Parlement irlandais a rapidement emboîté le pas par la suite. Des villes, telles que New York, Londres, Washington et Berlin, se sont également fixé des objectifs conséquents aux demandes du GIEC.

Au Canada, des gouvernements locaux et provinciaux ont commencé à se doter de cibles de réduction des émissions à effet de serre. Le Québec s’est engagé à réduire ses émissions de 37,5 %, par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030, en diminuant de 40 % la dépendance au pétrole et en misant sur l’électrification des transports et des bâtiments. La Colombie-Britannique vise pour sa part une diminution de 40 % des émissions de GES, comparativement à 2007.

Des villes canadiennes comme Montréal, Vancouver, Ottawa et Halifax ont de leur côté proclamé l’état d’urgence climatique.


Bien que l’ampleur et les conséquences des changements climatiques à venir au Canada et ailleurs dans le monde ne puissent être exactement quantifiées, les rapports scientifiques sont sans équivoque sur leurs causes et sur la problématique qu’ils représentent. Le climat a changé depuis l’ère industrielle. Les températures ont augmenté et les précipitations sont plus intenses. Le couvert neigeux a diminué et les jours de gel sont moins nombreux, sans compter les glaciers qui sont moins imposants et les océans qui se réchauffent. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont aussi davantage fréquents et les populations en subissent les contrecoups, révèlent les rapports.

Des citoyen.ne.s de même que des gouvernements ont déjà commencé à réagir devant ces changements climatiques. Comment le climat évoluera-t-il au cours du prochain siècle? Cela dépendra des décisions individuelles et collectives qui seront prises au cours des prochaines années.

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