Les jeunes pousses

Les jeunes pousses 2023

Les travaux de recherche réalisés par les étudiants et les étudiantes à la maîtrise et au doctorat sont des éléments essentiels à la production des données scientifiques des universités. Sous l’encadrement de leurs directeurs et directrices de recherche, les membres de la communauté étudiante se forment aux méthodes de recherche documentaire, à la rigueur de la conception des expériences et à l’exactitude de l’analyse des données, tout en participant à l’émergence de nouvelles connaissances. Ces pages sont dédiées à la présentation de travaux de recherche de la relève de la communauté scientifique, les «  jeunes pousses  ».

La Nature fait bien les choses

Utiliser les propriétés de la nature pour limiter les risques d’inondation

Les projections climatiques pour l’est du Canada prévoient une amplification de la fréquence et de la magnitude des inondations, notamment sous l’effet d’averses torrentielles et de fonte rapide des neiges. Face à ces nouvelles réalités, les infrastructures classiques, comme les barrages et les murs de retenue, doivent être repensées pour offrir plus de flexibilité d’adaptation.

Le concept de solutions fondées sur la nature repose sur la mise à contribution des processus naturels afin de résoudre des enjeux sociaux comme l’atténuation des risques d’inondation et d’érosion, mais aussi des enjeux liés au développement socio-économique, comme les îlots de chaleur.

Cette étude évalue la stratégie d’aménagement fondée sur la nature la plus appropriée pour le bassin versant de la Rivière-à-la-Truite (Témiscouata) afin d’atténuer les risques d’inondation. L’analyse des techniques liées aux aménagements naturels démontre que celles-ci représentent une solution de rechange viable aux infrastructures classiques, malgré certaines limitations techniques et conceptuelles. Les stratégies d’aménagement proposées constituent des outils d’aide à la décision pour les intervenants locaux afin d’élaborer un plan d’action avisé pour l’atténuation des risques d’inondation dans la région.

Pour lire le document :

Stéphanie Paradis-Léger (2023). Planification de stratégies d’aménagement du territoire fondées sur la nature pour l’atténuation des risques d’inondation : étude de cas du bassin versant de la Rivière-à-la-Truite [essai en environnement, Université de Sherbrooke]. Savoirs UdeS, 170 pages.

Des millénaires d’adaptation

Menaces sur la pratique ancestrale du pastoralisme au Sahel

Le pastoralisme est une forme d’élevage du bétail, basée sur l’utilisation des pâturages naturels (élevage extensif), encore très développée sur le continent africain (25  % de la population). Dans la région du Sahel, marquée par l’aridité et la pénurie de ressources hydriques et fourragères, les populations pastorales, notamment le peuple Peul, ont acquis une grande aptitude d’adaptation grâce à la mobilité spatiotemporelle de leur bétail rythmée par un cycle saisonnier bien établi.

Cependant, l’observation de températures plus chaudes et de pluies irrégulières et inégalement réparties dans l’espace, liée aux changements climatiques, ainsi que la surexploitation des ressources naturelles accentuant la pression sur les écosystèmes contribuent à fragiliser les systèmes pastoraux et à mettre ainsi en péril la survie même des peuples qui en dépendent.

Cet essai identifie les principaux facteurs de vulnérabilité ainsi que leurs multiples enchevêtrements, afin de proposer des stratégies d’adaptation ciblées à même d’accroître la résilience des peuples pastoraux du Sahel. Des recommandations sont émises à l’endroit des autorités compétentes des pays du Sahel pour permettre le maintien de ce mode de vie ancestral.

Croissance contre post-croissance

Analyse d’un autre monde possible

Les sociétés occidentales contemporaines se sont avérées incapables de concilier la croissance continue de la production et de la consommation avec la réduction des inégalités et la durabilité des écosystèmes. Face à cet échec, des critiques radicales prônent l’avènement de sociétés « post-croissance » qui impliquent de dépasser l’horizon et l’idéologie de la croissance économique. Afin de s’affirmer comme une solution crédible, le mouvement de « l’après-croissance » doit surmonter d’importants défis sociaux, politiques et économiques, dont la capacité d’allier diminution des activités économiques et réduction des inégalités.

Ce mémoire analyse les propositions en faveur de sociétés post-croissance en approfondissant le concept de régime d’inégalités développé par Piketty. Ce concept met en lumière la structure des inégalités et le rôle idéologique de la croissance pour justifier l’existence de ces inégalités. Il ressort de ce travail que les propositions de la post-croissance s’accordent avec les principes de la justice distributive, qui sont également des principes constitutifs du système de valeurs des sociétés capitalistes contemporaines. Cette continuité des systèmes de valeurs laisse entrevoir une possibilité pour la post-croissance de s’imposer comme base d’un nouveau compromis social-écologique.

Pour lire le document :

Charles Duprez (2022). Justice sociale et transition écologique : la réponse de la post-croissance aux crises des régimes d’inégalités capitalistes [mémoire en sciences de la gestion, Université du Québec
à Montréal]. 380 pages.

Tensions entre opinion et information

Le rôle des médias d’opinion dans la polarisation du débat sur le climat

La question des changements climatiques est un cas d’école en matière de complexité : complexité biophysique des mécanismes et conséquences des changements climatiques ; complexité des solutions à mettre en place et de leur niveau d’acceptabilité sociale. Cet ensemble crée un terrain propice aux tensions, entre la volonté des gouvernements, la volonté des électorats, la volonté des groupes d’intérêts et ce qui serait nécessaire comme politiques publiques de lutte aux changements climatiques.

Ce mémoire analyse les opinions diffusées dans les médias de Québecor, premier groupe médiatique au Québec, au sujet des mobilisations pro-climat pendant les 18 mois qui ont suivis la publication du Rapport du GIEC de 2018. Une analyse mixte (quantitative, qualitative, argumentative et rhétorique) d’un corpus varié (chroniques, émissions télévisées, entrevues radiophoniques avec des activistes) montre que les opinions diffusées sont principalement en désaccord avec les mobilisations. Cependant, l’observation de terrains d’entente, de nuances et de rhétoriques positives permettent de relativiser ce portrait et aide à tracer des pistes de dépolarisation du débat face au problème urgent des changements climatiques.

Pour lire le document :

Marouane Joundi (2022). Québecor et les écologistes : Polémique, polarisation et pistes de dépolarisation [mémoire en science politique, Université de Montréal]. Papyrus, 168 pages.

L’adaptation pour tous et partout

Mise en œuvre des plans d’adaptation dans les petites municipalités du Québec

Les niveaux actuels de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraînent déjà des modifications néfastes du climat qui nécessitent des stratégies d’adaptation à ces nouvelles réalités climatiques. Au Québec, les différents programmes de lutte aux changements climatiques couvrent environ 80 % de la population, mais moins de 10  % des municipalités de la province.

Dans le but ultime d’outiller les acteurs municipaux avec une approche d’adaptation appropriée, l’objectif principal de cet essai est d’évaluer l’applicabilité des approches existantes d’adaptation aux changements climatiques aux contextes des petites municipalités du Québec (< 10 000  habitants). Élus ou gestionnaires de treize municipalités et sept MRC ont été consultés et une analyse multicritères de l’applicabilité de cinq approches d’adaptation a été effectuée. À partir de ces résultats, l’approche développée par l’organisation internationale C40 Cities Climate Leadership Group ainsi que celle du ministère de la Sécurité publique apparaissent les plus appropriées aux petites municipalités.

Entre autres recommandations, des changements profonds sur le plan national, dont une vision cohérente et un partenariat régional, sont nécessaires afin que les stratégies municipales climatiques soient mises en œuvre efficacement.

Pour lire le document :
Kamille Bareil-Parenteau (2023). Faire face aux changements climatiques dans les petites municipalités québécoises : analyse de l’applicabilité des approches d’adaptation [essai en environnement, Université de Sherbrooke]. Savoirs UdeS, 124 pages.

Quelle différence fait 1 °C ?

Analyse des effets de la température sur le vivant à plusieurs échelles de temps et d’espace

La température est un facteur abiotique (physico-chimique, non biologique) majeur pour le monde vivant : elle induit un fort gradient latitudinal sur la biodiversité (augmentation de la biodiversité des pôles vers l’équateur), varie dans le temps, et a des effets directs et indirects à de multiples niveaux d’organisation, de l’individu à l’écosystème. Dans le contexte des changements climatiques, il est essentiel de saisir les nombreux effets de la température sur le fonctionnement des communautés écologiques.

Cette thèse étudie comment les espèces et leurs interactions trophiques (chaîne alimentaire) sont modifiées par la température à 1) différentes échelles spatiales, du local au global ; 2) différentes échelles de temps, écologique et évolutif ; et 3) différents niveaux d’organisation, des populations aux communautés, avec des approches théoriques et empiriques.

En particulier, ces résultats montrent, pour les micro-organismes, l’existence d’une limite adaptative à la température, guidée par les limites thermodynamiques de la physicochimie du vivant. Ces travaux ouvrent de nouvelles pistes de réflexion dans la compréhension mécaniste (liens de cause à effet) des effets de la température sur la dynamique des réseaux trophiques.

Pour lire le document :

Azénor Bideault (2021). Effets de la température sur les interactions trophiques : une perspective à différentes échelles spatiales, temporelles et organisationnelles [thèse en biologie, Université de Sherbrooke]. Savoirs UdeS, 293 pages.

Ça jette un froid

Un outil pour optimiser l’utilisation des véhicules électriques en conditions hivernales

Les véhicules électriques (VE) représentent une solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier lorsque le mix énergétique électrique est faible en carbone. Leur développement reste limité par leur autonomie et les effets des conditions climatiques sur leurs performances : 1) les températures extrêmes diminuent la performance et l’autonomie des batteries ; 2) les conditions de conduite hivernales augmentent la consommation d’énergie ; 3) le chauffage de l’habitacle utilise l’énergie de la batterie. L’ensemble de ces facteurs peut réduire jusqu’à plus de 50 % l’autonomie des VE sous des conditions climatiques sévères.

L’objectif de cette thèse est de développer un outil de simulation flexible d’un VE qui étudie les performances énergétiques du VE dans diverses conditions climatiques : température ambiante, humidité relative et état du ciel. Ainsi, une approche de modélisation systémique est adoptée, afin de considérer les interactions dynamiques entre les sous-systèmes (autonomie, traction, chauffage).

L’outil de simulation conçu permet de réaliser des études énergétiques utiles à son utilisation quotidienne : analyse de la fréquence et/ou de l’heure de recharge suivant la saison ; durée de la recharge suivant la température.

Pour lire le document :

David Ramsey (2021). Simulation d’un véhicule électrique et son environnement pour étudier la consommation d’énergie sous différentes conditions climatiques. [thèse en génie électrique, Université de Lille et Université du Québec à Trois-Rivières]. Cognito, 156 p.

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